Le fils du désert

Le fils du désert

Une amitié tunisienne improbable

Un accident de voiture à Fougamou au Gabon, dans les années 80, entraîne la disparition d’une famille. De nos jours, quatre chirurgiens se tuent au volant de voitures électriques derniers modèles.

Quels liens peuvent bien relier tous ces évènements ?

La nouvelle Commissaire Alésia voit sa vie se bouleverser au fil de l’enquête lorsqu’elle comprend le rôle du déni et du mensonge. Ces deux paramètres qu’elle déteste au plus haut point, elle, l’apôtre de la vérité pure, ont pourtant construit son être.. Que va-t-elle découvrir ? Le pire est devant elle…

EXTRAIT N°1 :

« Je m’appelle Bill, je viens de mourir en cette nuit de printemps 2021, sur ce simple banc, idéalement situé dans un endroit qui m’a toujours rassuré. Quand je doutais, quand j’étais au fond du gouffre de mon existence, seul le quartier des Champs-Élysées m’apaisait et me permettait de refaire surface, tel le plongeur en manque d’oxygène qui, après une très longue remontée, respire enfin l’air, la tête désormais hors de l’eau. Je suis Parisien, je ne peux pas le nier, Paris est mon oxygène, ce quartier où je me suis ressourcé chaque fois que c’était nécessaire est ma maison.

Ma vie vient de se terminer. Une vie différente de ce j’aurais souhaité qu’elle soit, je vous le concède. Beaucoup s’interrogent à mon sujet. Suis-je celui que je paraissais, fidèle à l’image que j’ai véhiculée, ou bien suis-je l’individu que les autres percevaient ? Me suis-je comporté en homme honnête ou me suis-je comporté en grand opportuniste, naviguant au fil de mes rencontres ? Ai-je respecté mes amitiés comme je l’aurais dû, ou les ai-je bafouées comme un homme sans vergogne, au mépris de toute gratitude ? Certes, j’aurais peut-être aimé durer un peu plus longtemps sur cette Terre, mais quelqu’un en a décidé autrement et a réuni l’ensemble des conditions qui m’ont convaincu d’accepter la sentence. Le théâtre Marigny fut le décor de ma fin de vie, dans une solitude discutable… »

 

EXTRAIT N°2 :

Assis au bord de sa piscine, dans la contemplation désolante de ce « manque de vie », de ce fantôme de spectacle qui brille par le souvenir de son passé récent, Wayne n’en croit pas ses yeux. Cette quiétude absolue imposée, mais consentie, l’inspire et le ramène vers son passé dont il essaie de se remémorer et de comprendre un moment particulier, ce jour où, brutalement, un coup de téléphone a soldé quinze années d’amitié… Cet instant le perturbe toujours aujourd’hui, une dizaine d’années plus tard.

L’arrêt temporaire de la vie ordinaire et habituelle favorise dans son esprit une volonté de réflexion sur le passé. Il espère approcher une perception nouvelle de son vécu. Comprendra-t-il alors pourquoi Bill est parti de la sorte ?

Tout se bouscule dans sa tête, en grande conversation avec Patsy, il revisite un conte fantastique qu’il avait écrit quelques années plus tôt. Baignant dans l’insouciance sans limites d’avant le confinement, Wayne avait imaginé une fiction que personne n’aurait pu penser devenir réalité un jour. Et pourtant…